20 mars 2007

Mobilisation dans le Val di Susa

Depuis environ quinze ans, un mouvement pacifique, soutenu par le Comitato Habitat et l'organisation Legambiente (Organisations nationales pour la défense de l'environnement), a mis en garde la population du Val de Suse dans le Piémont contre les dangers sanitaires et environnementaux d'un projet que tous considéraient alors comme un moyen moderne de débarrasser enfin la vallée des TIR (transports routiers internationaux).

Probablement sous la pression des lobbys de travaux publics, et sans avoir consulté la population, le gouvernement italien a donné son aval au percement du "mégatunnel" (galeries de 53 Km et de 12 Km) entre la France et l' Italie. Ceci a donné naissance à un mouvement populaire de dizaines de milliers de personnes qui craignent pour leur santé à cause de la présence d'amiante et d'uranium dans les déblais, et pour l'hydrologie avec le tarissement des nappes phréatiques dans une vallée déjà saturée par les infrastructures : deux routes nationales (RN 24 et 25), une autoroute, une ligne ferroviaire internationale, trois centrales hydro-électriques...

Au fil des ans, ce mouvement ne s'est pas disloqué. Il s'est au contraire amplifié, en particulier par l'intégration de spécialistes dans tous les domaines concernés par le percement de si importantes galeries, ainsi que par de nouvelles adhésions en provenance de toute l'Italie. Aujourd'hui, le gouvernement italien ne peut plus ne pas tenir compte de la forte pression qu'exerce ce mouvement.

Côté français, dans la vallée de la Maurienne, la majorité de la population est plutôt favorable au projet, mais des habitants de bonne volonté s'inquiètent de la mise en oeuvre d'un aussi gigantesque chantier, avec ses conséquences environnementales, sanitaires et économiques. Un mouvement s'organise pour appeler à se mobiliser sur l'analyse de ces risques.

Romeo Claretto