15 mai 2007

La Convention alpine se réunit à Lanslebourg

La Convention alpine est une instance qui rassemble des représentants de tous les pays de l'arc alpin. En mai de cette année, c'est la commune de Lanslebourg-Mont-Cenis qui a accueilli la réunion des membres de la Convention. A cette occasion, une lettre leur a été adressée pour les alerter sur les risques qui pèsent sur le site du Mont-Cenis. Nous en communiquons ici le contenu :

"Mesdames et Messieurs les membres de la Convention Alpine

Les habitants de Lanslebourg-Mont-Cenis vous souhaitent la bienvenue en Haute-Maurienne. Ils ont aussi à cœur de vous faire part de leurs inquiétudes quant au devenir du prestigieux site du Mont-Cenis. En effet, au centre de celui ci, la carrière du Paradis doit recevoir prochainement 6 Millions de m3 de déblais (soit 3 pyramides de Kheops) qui seront extraits de la percée italienne du Tunnel Ferroviaire Lyon-Turin, puis acheminés sur notre commune par télébenne. Ces matériaux seront déposés à 2000 m d’altitude au cœur d’une zone naturelle protégée et chargée d’Histoire.

Les richesses historiques et naturelles du Plateau du Mont Cenis en font un site touristique de grande renommée depuis des siècles.

Nos préoccupations s’appuient, entre autres, sur les éléments suivants :
➢ L’incertitude concernant la nature des matériaux (amiante ? uranium ?) et les risques pour la santé humaine.
➢ La dispersion inévitable des poussières dans cette zone de haute montagne particulièrement ventée et réputée comme telle (« Lombarde », « Vanoise ») !
➢ La contamination inéluctable du site, des alpages environnants (zone Appellation d’Origine Contrôlée Fromage Beaufort), des nappes d’eau (en surface et souterraines),
➢ Les nuisances liées au chantier : bruit, poussières, image du site, réputation touristique,
➢ La durée du chantier : de l’ordre de 7 à 12 ans, tous les jours de l’année, été comme hiver,
➢ Des réponses et des solutions envisagées par la Société LTF pour maîtriser les divers problèmes ou risques, inadaptées et impossibles à mettre en œuvre à cette altitude.

Pour toutes ces raisons (et bien d’autres !) les habitants de Haute-Maurienne redoutent les répercussions négatives qui vont découler de ce chantier, en frappant l’économie et le tourisme de leur vallée, ainsi que la santé de ses habitants. Par cet appel (après d’autres actions !), ils s’inscrivent ainsi dans la mobilisation, ancienne, très importante et riche d’études scientifiques contradictoires, de la population italienne du Val de Suse.

La Convention alpine, qui milite pour la protection des Alpes et la sauvegarde de son écosystème naturel, doit se saisir de ce dossier et participer à la remise en question du choix qui s’est porté sur le Mont-Cenis comme site de dépôt. Il est invraisemblable et inadmissible que ce projet soit validé par les services de l’Etat français, alors même que celui-ci n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les populations locales ou la municipalité de Lanslebourg-Mont-Cenis, qui est unanimement contre. Rappelons qu’aucune étude d’impact contradictoire à celle des protagonistes du projet, à savoir la société L.T.F, n’a été réalisée malgré nos demandes.

Aujourd’hui, un chantier reposant sur des approximations gravissimes et sur des études subjectives va démarrer, détruire un site naturel, mettre en péril la santé des hauts-mauriennais, les ressources aquifères (sources asséchées accidentellement (?) dans une commune voisine), et ruiner une économie déjà fragile et aléatoire.

Nous pensons et nous espérons que la Convention Alpine, dont des membres sont présents ces jours-ci sur notre commune, pourra nous aider à rompre le silence qui entoure les risques et les dangers de ce projet pharaonique qui nous concerne directement.

Nous sommes prêts à vous rencontrer pendant votre séjour, à votre convenance, pour apporter tout éclaircissement sur ce dossier important."

Pour le collectif des défenseurs du site du Mont-Cenis, signé : Jacques Finiels, conseiller municipal